« L’attaque cardiaque est pour le corps une façon désespérée de me montrer que je vais trop loin … que je mets beaucoup trop d’attention sur des détails qui ne sont pas importants … Je »chéris » et protège mon statut social … au lieu de revenir à l’essentiel de ma vie qui est la joie de vivre du coeur en famille … d’exprimer l’amour … de s’aimer soi-même … de savourer chaque instant avec intensité…
C’est comme si je commettais une infraction au code du bien-être et de l’amour de soi …
J’ai très peur de ne pas réussir …
Je tiens tellement à tout ce qui fait partie de mon territoire que si j’ai l’impression d’avoir perdu ou que je suis sur le point de perdre quelque chose ou quelqu’un à l’intérieur de mon territoire … je peux résister à ce qui arrive et je ferai une crise cardiaque …
Je sens que je suis sur le point d’abandonner … d’abdiquer … Je risque de voir tout basculer dans ma vie … Je voudrais de tout mon coeur rester le chef … le maître à bord … Je ne veux pas démissionner … renoncer aussi facilement …
Je regarde tout ce que j’ai pu acquérir au fil des années et je regarde si maintenant on m’a dépossédé ou qu’on va le faire …
Ce peuvent être des objets … des personnes … ma fierté … mes capacités physiques … intellectuelles ou affectives …
Mon niveau de convoitise … d’envie … est démesuré … Je peux même avoir l’impression qu’on veut m’exproprier car je ne suis plus le bienvenu …
Est ce qu’on m’empêche de diriger à ma façon?
Les attaques cardiaques sont aussi reliées à mes propres sentiments et à ce que je vis par rapport à ceux ci …
Jusqu’où suis-je capable de sentir l’amour et de l’exprimer aux autres?
Jusqu’à quel point suis-je capable de m’aimer et de m’accepter tel que je suis?
Est ce que je m’oblige à être quelqu’un d’autre et à en faire trop pour prouver aux autres ce que je suis et ce que je vaux?
Le fait que je me mésestime au plus haut point m’empêche de laisser entrer qui que ce soit dans mon univers et dans mon coeur …
Parce que j’ai l’impression d’être faible … je donne une image dure aux autres …
J’ai un océan d’émotions pris en dedans et si j’accepte d’y plonger … j’ai l’impression que je vais m’y noyer tant j’ai accumulé depuis si longtemps …
C’est pourquoi l’engagement devient pour moi quelque chose de difficile à vivre …
C’est ma colère… ma frustration … mon agressivité … ma haine qui … trop longtemps refoulées … n’en peuvent plus et explosent …
La découverte des aspects les plus importants et significatifs de la vie ne se réduit pas à la quantité d’argent gagné ou au succès que j’ai …
Autant le coeur peut être associé à la compassion et à l’amour … autant il peut être associé à son opposé qui est la haine … l’hostilité et le rejet …
L’attaque cardiaque survient souvent à une période de ma vie où … soit que la compétition est trop forte … soit que je vis une pression financière … combinée à la désaffection grandissante de la famille et des proches aimés …
La vie devient un combat …
Je vis des affrontements qui m’amènent un niveau de stress élevé … C’est tout ou rien et ma vie perd son sens si j’ai un échec …
Je m’étourdis dans mille et un projets afin de ne pas être en contact avec mon intérieur et les personnes qui m’entourent …
Je me sens bafoué …
C’est la séparation entre mes sentiments … mon implication … mes relations et l’Univers ainsi que ses rythmes naturels qui atrophient mon coeur …
Je n’ai plus de plaisir ou le coeur à l’ouvrage …
Au lieu d’écouter mon corps et mon coeur … je me restreints au maximum …
Tout est programmé … tout est compartimenté …
Je pense rejeter les autres mais dans le fond … je me rejette moi-même … Je me retrouve seul sans amour ….
Je ne crois pas avoir le droit de m’arrêter : je ne peux vivre que dans le travail …
Je pense que l’on me méprise mais c’est moi qui me méprise ….
Je veux m’arranger tout seul!
J’ai parfois le goût à déguerpir … tout laisser derrière moi car cela en fait trop …
Je n’ai plus la fibre du combattant …
Plus je me distance des autres … plus je mer approche d’une certaine façon vers ma mort affective ….
J’ai l’impression de tomber en ruines …
Je crois devoir me battre …
J’ai à repousser les limites que je me suis imposées et qui m’empêchent maintenant d’accéder à un nouveau niveau d’amour et d’acceptation …
Si je me réfugie dans mon côté rationnel et que j’emprisonne mon corps pour l’empêcher de ressentir les différentes émotions de mon quotidien … il se durcit et j’anéantis les chances de pouvoir comprendre et de pardonner … autant à moi qu’aux autres … afin de pouvoir guérir mes blessures intérieures … »
D’après J.Martel